Al-Māwardī

Juriste irakien de la fin du Xe siècle et de la première moitié du XIe siècle, al-Māwardī (974-1058), est considéré à juste titre comme l'un des meilleurs auteurs politiques de l’âge classique de l’Islam. D’origine modeste, al-Māwardī a d’abord été formé dans le milieu intellectuel de la ville de Bassora, avant de s’installer à Bagdad jusqu’à sa mort à l’âge de 86 ans. C’est dans cette ville qu’il a connu une grande notoriété due à ses qualités intellectuelles et personnelles sur lesquelles la plupart des biographes sont unanimes. Ainsi, après avoir exercé le métier de professeur et de juge dans plusieurs régions, il s’est établi à Bagdad où il a été au service de l’Etat, désormais tributaire des deux figures du calife et de l’émir. Modeste, cultivé, conciliant, et surtout compétent, il avait toutes les qualités pour gagner la confiance de deux institutions qui ne devaient pas s’entendre, celles de l’émir buyide et du calife abbasside. Pour résoudre leurs désaccords, al-Māwardī fut chargé à plusieurs reprises de missions diplomatiques en tant qu’envoyé extraordinaire (safīr) du calife al-Qā’im (1001-1075) auprès des Buyides et des Selğūkides afin de négocier des solutions ou des arrangements entre les pouvoirs politiques en conflit.