Grégoire de Nazianze (Saint)

Grégoire entre dans l’existence en 330, comme la nouvelle capitale impériale, Constantinople, et termine sa vie en 390, au moment où Théodose le Grand va interdire le paganisme et décréter le christianisme religion de l’Empire (391). Grégoire est né dans une famille chrétienne de Cappadoce, propriétaire de vastes latifundia. Son père est l’évêque, élu parmi les curiales, de l’Église de la petite cité de Nazianze, ce qui déterminera le destin de son fils, tenu de prendre sa succession. Or pour lui, comme pour beaucoup de jeunes intellectuels chrétiens de l’époque, épris des valeurs néoplatoniciennes (mépris de la chair, célibat, culte de la virginité, refus de procréer), le vrai christianisme ne se pratique que dans la vie monastique. Après dix ans d’études dans les grandes écoles sophistiques de l’Empire oriental et à Athènes (où il pourrait devenir enseignant), il obéit à sa véritable vocation : il se retire du monde avec son ami, l’Arménien Basile, et quelques autres condisciples, pour mener une vie d’étude et de prière. Mais rappelé par son père et poussé par Basile, devenu entretemps évêque de Césarée, il devient lui-même assistant, puis remplaçant, de l’évêque de Nazianze. Il connaît un moment de gloire lorsque Théodose l’intronise évêque de Constantinople et président du Concile de 381, d’où il démissionne et « s’enfuit », indigné par la corruption et l’inimitié de ses collègues. Contre eux, il lancera railleries et anathèmes dans de nombreux poèmes lyriques ou théologiques et moraux. Auteur d’une œuvre poétique immense, le Cappadocien représente brillamment le triomphe de la tradition grecque antique et l’assimilation, qui caractérise l’Antiquité tardive, de la culture classique par la littérature chrétienne.