Hakuchô Masamune

Masamune Hakuchô (1879-1962) est né dans une famille de propriétaires terriens, sur les bords de la Mer intérieure. Il compte parmi ses ancêtres des lettrés, poètes et philologues, et sa sensibilité littéraire s'éveille très tôt auprès d'un père soucieux de transmettre cet héritage.
Mais il se tourne bientôt vers l’Occident. Arrivé à Tôkyô en 1896, il commence des études d’anglais, puis d’histoire et de littérature. Ses mentors sont le pasteur Uemura Masahisa (1857-1925), qui le baptise en 1897, et Shimamura Hôgetsu (1871-1918), futur théoricien du naturalisme. Intéressé par le théâtre, Hakuchô est en outre influencé par Tsubouchi Shôyô (1859-1935), traducteur renommé de Shakespeare.
Il se lie progressivement avec les membres de la future mouvance naturaliste, comme Chikamatsu Shûkô (1876-1944).
Après avoir traduit Gorki, Maeterlinck et Nordau, il se fait remarquer par ses premières œuvres : Poussières (1907), Où t’en vas-tu ? (1908), Enfer (1909), Maigres Lueurs (1910) ou Poupée d’argile (1911), qui le placent au premier rang des auteurs naturalistes avec Tayama Katai (1871-1930) et Shimazaki Tôson (1872-1943).
Le moment naturaliste passé, Hakuchô continue à écrire, sans se limiter au roman. Il pratique assidûment la critique littéraire. Dans les années 1930, il donne des récits de ses voyages en Europe, aux États-Unis et en Chine. Institutionnellement reconnu, et d’une longévité exceptionnelle, il se fera aussi le chroniqueur du naturalisme avec Grandeur et décadence de la littérature naturaliste (Shizenshugi bungaku seisui-shi, 1948).