Rainer Maria Rilke

À côté de George et de Hofmannsthal, Rilke (1875-1926) est, dans le monde germanique, le poète-phare du début du XXe siècle. Polyglotte, esprit cosmopolite, il fut très attaché au monde latin et spécialement à la France. Un temps secrétaire de Rodin à Paris, traducteur de Valéry, il publia des poèmes français (Vergers). De lui, on connaît en priorité en France, Les Carnets de Malte Laurids Brigge (1910), avec leur tableau terrifiant des laideurs de la grande ville, ainsi que les Lettres à un jeune poète qui ont pris, un peu abusivement, valeur programmatique.
À cet écrivain d’origine pragoise on doit plusieurs grands cycles de poèmes dont le plus ancien, les Nouveaux poèmes, parut en deux volumes en 1907-1908. C’est toutefois par le retour aux grandes formes fixes que Rilke a atteint une renommée internationale.
Les Élégies de Duino et Les Sonnets à Orphée (tous deux de 1926) sont les deux puissants massifs qui dominent le lyrisme moderne de langue allemande.