André Suarès

André Suarès (1868-1948), issu d’une famille de négociants juifs installés à Marseille est reçu brillamment à l’Ecole normale supérieure où il devient ami avec Romain Rolland et Paul Claudel. Dreyfusard militant, ennemi de Barrès, plus tard de l’Action française, il fréquente Ernest Renan, écrit à Léon Tolstoï, est proche de Georges Clémenceau et de Charles Péguy, l’un de ses premiers éditeurs aux Cahiers de la Quinzaine. En 1895, il entreprend son premier pèlerinage en Italie dont il rapporte les visions qui formeront le Voyage du Condottière (1910-1932). Soutenu dans son travail littéraire par l’équipe de la NRF, il intègre la revue en 1912. Admiré en France – Debussy, Bourdelle, Picasso -, mais aussi à l’étranger – Miguel de Unamuno, James Joyce ou Stefan Zweig, l’un de ses traducteurs -, il s’impose comme une grande référence pour les jeunes écrivains de la génération d’André Malraux. Suarès écrit alors dans tous les genres, excepté le roman. Dès les années 1920, il pressent les germes d’une nouvelle crise. Très critique envers Mussolini, il devient de plus en plus virulent dans ses textes avec l’ascension d’Adolf Hitler. Durant les années 1930, Suarès écrit sans relâche contre tous les totalitarismes. Contraint de fuir précipitamment en zone Sud, il est finalement caché par le poète surréaliste Pierre de Massot. Charles de Gaulle demande la réédition de son livre Vues sur l’Europe. Epuisé par les années de guerre, il meurt en 1948.