Ichiyô Higuchi

Higuchi Ichiyô (1872-1896) représente aujourd'hui la littérature japonaise sur les billets de 5000 yen. C'est dire l’aura persistante de cette femme écrivain qui fut l’une des premières, dans le Japon moderne, à briser des siècles de silence féminin. Formée à la poésie dans son adolescence, mais devant exercer différentes activités (couture, blanchisserie, tenue d’une épicerie dans un quartier pauvre de Tôkyô) pour survivre et faire vivre sa sœur et sa mère, elle est reconnue pour son talent exceptionnel dès ses premiers écrits, notamment par le grand écrivain Mori Ôgai (1862-1922) qui voit en elle un « poète de génie ». Ses nouvelles, qui constituent en quelque sorte un pont entre la littérature classique et la littérature moderne, content dans une langue vivante et poétique la souffrance des individus pris dans le carcan des contraintes sociales du Japon moderne, celle des femmes en particulier. Higuchi Ichiyô est morte à l’âge de 24 ans, de la tuberculose, alors qu’elle était au sommet de la gloire. Elle laisse une vingtaine de nouvelles, toujours lues dans le Japon d’aujourd’hui en dépit de la difficulté de la langue, et un journal intime qui est tenu pour un modèle du genre. Elle est aujourd’hui considérée comme la plus grandes romancière japonaise moderne.