Correspondance et écrits de guerre

Correspondance et écrits de guerre

(1914-1919). Œuvres complètes, tome I

Texte établi par : Vincent Duclert, Texte établi par : Marie Scot, Préface de : Stéphane Audoin-Rouzeau, Introduction de : Vincent Duclert, Introduction de : Marie Scot

Présentation

Si la compréhension de la Grande Guerre a permis d'appréhender l'ampleur de la crise mondiale et l'entrée de l'Europe dans « l’ère des tyrannies », elle le doit fondamentalement à Élie Halévy.
Fils du célèbre librettiste d’opéras Ludovic Halévy et de Louise Bréguet, frère de l’essayiste et écrivain Daniel Halévy, le jeune Élie Halévy lance avec plusieurs de ses amis philosophes la très renommée Revue de métaphysique et de morale. Rapidement, sous l’effet notamment de l’affaire Dreyfus où il joue un rôle important, le philosophe se fait historien et s’attèle aux immenses dossiers du libéralisme anglais et du socialisme européen qu’il travaillera jusqu’à sa mort soudaine en 1937.
La Grande Guerre va retenir toute son attention d’historien-philosophe, alors qu’il est engagé volontaire dans des hôpitaux militaires, principalement à Albertville. Accomplissant son devoir patriotique, Élie Halévy s’estime libre d’analyser le conflit et ses conséquences avec une forte acuité, une rare lucidité et une remarquable puissance d’analyse. Ce volume très largement inédit de sa correspondance et de ses écrits de guerre, édité par Vincent Duclert et Marie Scot, préfacé par Stéphane Audoin-Rouzeau, révèle le pouvoir d’une pensée à l’œuvre pour la liberté et la connaissance.
Cet ouvrage forme le premier tome des Œuvres d'Élie Halévy publiées sous l'égide de la Fondation nationale des sciences politiques et des Belles Lettres.

Biographies Contributeurs

Élie Halévy

Philosophe de formation, auteur d'une thèse sur Platon et d’une somme sur La formation du radicalisme philosophique et animateur dès 1893 de la nouvelle Revue de métaphysique et de morale, Élie Halévy (1870-1937) peut également être rangé parmi les grands historiens du XXe siècle français. Il est notamment l’auteur d’une Histoire du peuple anglais au XIXe siècle (Hachette, 1912-1932 et rééd. 1973-1975), vaste fresque commencée en 1906 et restée inachevée malgré la conclusion d’un Épilogue fondamental en deux volumes, Les Impérialistes au pouvoir (1895-1905) et Vers la démocratie sociale et la guerre (1905-1914), et la publication posthume, en 1946, du Milieu du siècle (1841-1852). « Historien philosophe », telle avait été la définition/fonction qu’il s’était du reste attribuée lors de la fameuse séance de la Société française de philosophie du 28 novembre 1936 consacrée à la discussion sur « l’ère des tyrannies » et publiée dans l’ouvrage du même nom en 1938 (à titre posthume). Cette position revendiquée l’avait conduit, à partir de « l’interprétation de la crise mondiale de 1914-1918 », à concevoir l’apparition d’un nouveau régime, produit d’un processus d’étatisation du point de vue économique et du point de vue intellectuel, représenté dans le fascisme mais aussi dans le « soviétisme ». « Le soviétisme, sous cette forme, est, à la lettre, un "fascisme" », développa-t-il pendant cette séance à laquelle participèrent Raymond Aron, Léon Brunschvicg, ou Célestin Bouglé. La modernité des thèses d’Élie Halévy résidait dans le rapprochement rarement tenté à cette époque entre les deux phénomènes, en apparence opposés, du fascisme et du stalinisme, identifiant l’un des mécanismes du national-socialisme allemand et esquissant une théorie du totalitarisme avant la lettre. Elle tenait aussi à la lecture qu’il faisait de la Grande Guerre et du « régime de guerre » qui fit entrer l’Europe dans « l’ère des tyrannies ». Cette expression forte donna son titre au livre posthume de 1938, recueil d’articles et de conférences qui démontraient autant la cohérence d’une pensée personnelle que le pouvoir d’un philosophe à comprendre les transformations majeures de la politique contemporaine.  

Vincent Duclert

Vincent Duclert est historien des génocides, ancien directeur du Centre Raymond Aron (CESPRA, EHESSCNRS).

Marie Scot

Marie Scot, historienne, est enseignante à Sciences Po et chercheuse au Centre d'histoire de Sciences Po.

Stéphane Audoin-Rouzeau

Stéphane Audoin-Rouzeau est directeur d’études à l’EHESS. Spécialiste de la Première Guerre mondiale, il est président du Centre International de recherche de l’Historial de la Grande Guerre (Péronne-Somme). Ses intérêts le portent vers la question de la violence de guerre contemporaine, de la violence combattante en particulier. Depuis plusieurs années, son parcours l’a conduit également à aborder la question du génocide des Tutsi rwandais.

Table des matières

Remerciements
Préface de Stéphane Audoin-Rouzeau
Introduction générale
« Élie Halévy et la guerre », par Vincent Duclert  
« Écrire en guerre, Écrits de guerre », par Marie Scot
Note sur la présente édition

CORRESPONDANCE DE GUERRE

ÉCRITS DE GUERRE
La part de la France. Lettre ouverte d'un soldat français aux soldats américains
« Nécrologie de Victor Delbos (1862-1916) »
« Introduction au numéro sur la Réforme protestante »
Fragments rédigés pendant la guerre

ANNEXES
Annexe I : Table de la Correspondance
Annexe II : Notices bibliographiques des correspondants d'Élie Halévy
Annexe III : Arbre généalogiques (Halévy / Noufflard et Langweil)
Annexe IV : Carte des séjours et trajets d'Élie Halévy
Annexe V : Sommaire de la Revue de métaphysique et de morale 1914-1919

Index

Informations détaillée

Découvrez aussi

L'Ère des tyrannies
Histoire du socialisme européen
Études anglaises
Correspondance philosophique 1891-1914. Élie Halévy Philosophe III
Métaphysique et morale (1891-1914). Élie Halévy Philosophe II