Points aveugles de la nature
  • 656 pages
  • Index, Bibliographie
  • Livre broché
  • 15 x 21.5 cm
  • Histoire
  • N° dans la collection : 120
  • Parution :
  • CLIL : 3386
  • EAN13 : 9782251381206
  • Code distributeur : 46094
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Points aveugles de la nature

La rationalité scientifique médiévale face à l'occulte, l'attraction magnétique et l'horreur du vide (XIIIe-milieu du XVe siècle)

Présentation

Ce livre vise à mettre en évidence la profonde rationalité de la pensée scientifique scolastique du Moyen Âge - plus précisément du XIIIe au milieu du XVe siècle -, voire son véritable rationalisme, à partir de l'étude détaillée, articulée et comparée de trois questions qui furent autant de défis pour elle : l'occulte naturel, c’est-à-dire les propriétés occultes par lesquelles on expliquait des phénomènes inexplicables par l’agencement des qualités premières (chaud, froid, sec et humide), l’attraction magnétique qui semblait contrarier l’axiome aristotélicien selon lequel, dans tout mouvement, ce qui meut et ce qui est mû sont en contact, et l’« horreur du vide » qui faisait que la nature était amenée à contredire ses processus ordinaires pour éviter toute formation de vide dans un monde qu’Aristote avait voulu plein. L'ouvrage, en analysant un grand nombre de sources, souvent inédites, en particulier des commentaires à la Physique d'Aristote, souhaite ainsi apporter une contribution à la fois à l'histoire de la raison et à celle du concept de nature.

Nicolas Weill-Parot, ancien élève de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, agrégé d’histoire et docteur, ancien membre junior de l’Institut universitaire de France, est actuellement professeur d’histoire médiévale à l’Université Paris-Est-Créteil. Il a notamment publié Les « Images astrologiques » au Moyen Age et à la Renaissance. Spéculations intellectuelles et pratiques magiques (XIIe-XVe siècle), Paris, 2002 (prix du Budget de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres) et une édition de Jérôme Torrella, Opus praeclarum de imaginibus astrologicis, Florence, 2008.

Presse

Une somme d'érudition.
Le Point références - 01/07/2013

Biographies Contributeurs

Nicolas Weill-Parot

Nicolas Weill-Parot est professeur à l’École Pratique des Hautes Études (EPHE, PSL), à la Section des sciences historiques et philologiques, et est titulaire de la chaire « Histoire des sciences dans l’Occident médiéval ». Ses recherches portent sur la rationalité scientifique médiévale et ses confins. Il a notamment publié Les « Images astrologiques » au Moyen Âge et à la Renaissance. Spéculations intellectuelles et pratiques magiques (XIIe-XVe siècle), Paris, 2002, Points aveugles de la nature : la rationalité scientifique médiévale face à l’occulte, l’attraction magnétique et l’horreur du vide (XIIIe-milieu du XVe siècle), Paris, Les Belles Lettres, 2013 et Le Vol dans les airs au Moyen-Âge. Essai historique sur une utopie scientifique, Paris, Les Belles Lettres, 2020.

Table des matières

Remerciements
Introduction


Première partie : La nature de l'occulte

Chapitre premier : Genèse et signification de l'occulte
1. L'occulte, le merveilleux, le secret et la magie naturelle. Qu'est-ce que l'occulte dans la nature ?
2. Les opérations occultes : héritages et renouveaux du haut Moyen Âge au XIIe siècle
3. Le long chemin de la « forme spécifique » avicennienne

Chapitre 2 : L'occulte à son acmé
1. Le terme « occultus » et ses emplois
2. L'occulte est-il remarquable ?
3. Quatre thèses rejetées pour expliquer ces pouvoirs
4. Forme spécifique, forme substantielle
5. Occulte, forme spécifique et magie naturelle
6. Conclusion

Chapitre 3 : L’occulte en question : des voies minoritaires et originales
1. La voie de l’expérience
2. La voie de la « colligantia » : Guillaume d’Auvergne
3. Colligantia, proportions et quantification : Nicole Oresme et Henri de Langenstein
4. Conclusion

Chapitre 4 : Devenir et enjeux de la question de l’occulte
1. Un usage divers et extensif de la « forme spécifique » chez les commentateurs d’Avicenne aux XIVe - XVe siècles
2. Pérennité et métamorphoses de « l’occulte » à la Renaissance

Deuxième partie : L’attraction magnétique, un défi au mouvement naturel

Chapitre premier : Le modèle d’Averroès et ses premiers sectateurs
1. L’aimant, le contact et la Physique d’Aristote
2. Le modèle d’Averroès
3. La question de l’attraction magnétique dans les premiers commentaires à la Physique : 1228- années 1260

Chapitre 2 : Le mouvement magnétique est-il naturel ? Les premiers commentaires anglais de la Physique (V. 1250-v. 1270)
1. La question de l’aimant et son contexte
2. Le mouvement du fer vers l’aimant est-il naturel ou forcé ?
3. Nature et origine de la vertu magnétique
4. Le rôle du medium
5. La vertu magnétique entravée par l’ail

Chapitre 3 : L’importance croissante du medium ? Commentaires parisiens et anglais (v. 1270-1330)
1. Deux commentaires très diffusés (Thomas d’Aquin et Gilles de Rome)
2. Commentaires parisiens et anglais des années 1275-1300
3. La question de l’aimant dans les nouvelles voies de la physique (1300- années 1330)

Chapitre 4 : La multiplication des species ou le règne de la « mouvance saxo-buridanienne »
1. Les diverses explications de Nicole Oresme
2. La multiplicatio specierum et la « mouvance saxo-buridanienne » (milieu du XIVe siècle)
3. L’attraction magnétique dans les commentaires à la Physique de la « mouvance saxo- buridanienne » en Europe (milieu du XIVe siècle - milieu du XVe siècle)
4. Continuités et renouvellements

Chapitre 5 : Devenir et signification de la question de l’attraction magnétique
1. Bilan de l’apport de la physique médiévale à la théorie de l’attraction magnétique
2. Un aperçu de Ficin à Gilbert
3. La rationalité scientifique scolastique à l’épreuve de la question de l’aimant dans les commentaires médiévaux à la Physique

Troisième partie : Horreur du vide et nature universelle

Chapitre premier : La « nature universelle » entre le monstre et l’horreur du vide
1. Bilan de l’horreur du vide
2. Roger Bacon, le vide et la nature universelle
3. Avicenne et l’invention de la nature universelle
4. La nature universelle hors du vide au XIIIe siècle
5. La synthèse de Jean de Paris
6. Natura universalis, natura naturans, anima mundi et catena aurea
7. Conclusion : nature universelle et éviction du vide

Chapitre 2 : La « nature universelle » et ses usages dans les commentaires à la Physique (v. 150-1310)
1. Natura universalis et horreur du vide dans plusieurs commentaires anglais du XIIIe siècle
2. Le commentaire de Gilles de Rome et les commentaires anglais et parisiens postérieurs (1275-1307)

Chapitre 3 : « Nature universelle » et nature commune : Burley et Buridan et leur postérité
1. Walter Burley, la nature universelle un principe céleste, transcendant cause initiale d’un premier mouvement local
2. Jean Buridan et Marsile d’inghen : une nature commune à tout corps en tant que corps
3. L’influence la mouvance saxo-buridanienne et l’héritage de la « nature commune »
4. Les avatars de la « nature universelle » au XVIe siècle : quelques exemples

Quatrième partie : L’explication scientifique à l’épreuve de trois questions

Chapitre unique
1. Médecins et philosophes face à une comparaison : l’attraction par le vide et l’attraction par la propriété
2. Les « attractions » par la propriété et par le vide : enseignement épistémologique de l’explication de deux mouvements ambigus
3. La nature : Forme spécifique, nature universelle

Conclusion

Annexes: Walter Burley et la nature universelle
Annexe1
Annexe2

Notes

Sources

Sélection bibliographique

Index des noms

Index des manuscrits consultés

Informations détaillée

  • 656 pages
  • Index, Bibliographie
  • Livre broché
  • 15 x 21.5 cm
  • Histoire
  • N° dans la collection : 120
  • Parution :
  • CLIL : 3386
  • EAN13 : 9782251381206
  • Code distributeur : 46094
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