Deux traités byzantins de construction de l'astrolabe

Deux traités byzantins de construction de l'astrolabe

Texte établi et traduit par : Claude Jarry

Présentation

À Byzance, au XIVème siècle, certains commencent à prendre conscience de l’avance prise dans le domaine de l’astronomie par les mondes occidental et arabo-persan. L’astrolabe, qui paraît avoir disparu du monde byzantin, en est le symbole. Un auteur, Nicéphore Grégoras, déjà connu pour quelques travaux d’astronomie, entreprend l’écriture d’un traité de construction d’un tel instrument. En butte semble-t-il à de fortes critiques, l’auteur tentera de répondre par une deuxième édition, plus complète, mais destinée surtout à démontrer la valeur scientifique de l’instrument. Vingt ans plus tard, un élève du précédent, Isaac Argyros, reprendra le travail de son maître, dans un climat manifestement apaisé, et écrira un traité de bien meilleure qualité, mais qui révèle néanmoins les limites de la connaissance dans ce domaine à Byzance, au XIVème siècle. Sensiblement à la même époque, vers 1360, un auteur essaiera, avec un certain succès, de rétablir une version exploitable du Traité de l’astrolabe de Jean Philopon. Un peu plus tard, Théodore Méliténiote publiera sa Tribible astronomique. Les deux traités que nous éditons prennent place dans l’effort fait à Byzance pour combler ce retard.

Extrait

Biographies Contributeurs

Nicéphore Grégoras

Nicéphore Grégoras est né aux alentours de 1295 et mort en 1360. Il fut un temps très proche du pouvoir à Byzance, et acquit à ce titre une grande notoriété, et une véritable influence politique dans les relations de Byzance avec Rome. Mais, en 1340, sa prise de position hostile à l’hézychasme entraîna sa disgrâce, et son confinement dans un monastère. Il se consacre, à partir de 1347, à l’écriture d’une Histoire romaine, source d’informations majeures sur la vie à Byzance à cette époque. En astronomie, outre ses deux éditions d’un Traité de construction de l’astrolabe, il est aussi l’auteur d’une Méthode pour fixer la date de Pâques.

Isaac Argyros

Isaac Argyros est né entre 1300 et 1310, et mort aux alentours de 1375. Disciple de Nicéphore Grégoras, il prendra parti comme lui dans la querelle de l’hézychasme. Il est connu pour des ouvrages de théologie, de mathématiques, et d’astronomie. Dans ce dernier domaine, il se montre le grand défenseur, à Byzance, de l’astronomie ptolémaïque. Outre le Traité de construction de l’instrument astrolabique, on lui doit un traité sur la date de Pâques mais aussi une adaptation pour le calendrier romain, et la latitude de Byzance, à partir de ce qu’avait calculé Ptolémée en son temps pour Alexandrie, en matière de mouvements moyens du soleil, de la lune, et des planètes.

Claude Jarry

Claude Jarry est ingénieur diplômé de l'Ecole nationale supérieure de l’Aéronautique et de l’Espace ; il a fait toute sa carrière dans les activités spatiales, d’abord au Centre national d’Etudes spatiales, puis dans l’industrie. Par ailleurs, il a obtenu le titre de docteur en Etudes grecques (Paris IV Sorbonne, 1er juin 2011) avec une thèse dont le titre est : « L’astrolabe à Byzance, traités sur l’astrolabe du VIe au XIVe siècle ». Pour la Collection des Universités de France, il a édité en 2015 le Traité de l'astrolabe de Jean Philopon, et en 2021 les Deux traités byzantins de construction de l'astrolabe de Nicéphore Grégoras et Isaac Argyros.

Table des matières

Introduction : Byzance et l’astrolabe
Première partie : Les deux éditions du traité de Nicéphore Grégoras
Deuxième partie : Le traité d’Isaac Argyros
Notes complémentaires
Bibliographie

Informations détaillée

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