Le tome III de la Correspondance de Symmaque comprend les Livres VI, VII et VIII.

Cette publication présente une recension fondée sur la totalité de la tradition manuscrite et elle achève le tableau, commencé avec le Livre IV, des dernières années de l'auteur: on suit Symmaque, de 395 à 402, conversant avec sa famille et ses proches à l'ombre protectrice du Régent Stilicon. Les latinistes découvriront comment, dans cette ultime phase de répit, il sut, par delà l'ostensible vacuité et l'hermétisme du style, allier à sa digne fidélité un lucide sentiment des r e s novae.

Le Livre VI contient 81 lettres aux Nicomachi, le gendre et la fille de Symmaque; les Livres VII et VIII en réunissent 205 adressées, pour un bon nombre, aux acteurs à venir des drames de 408-410, le plus célèbre d'entre eux étant le futur usurpateur Attale.

Resserré sur un court laps de temps, l'ensemble de ces missives requiert l'établissement, toujours délicat, d'une

chronologie relative, puisque de celle-ci dépend l'interprétation politique de la décennie initiale de l'Empire post­théodosien.

Biographies Contributeurs

Symmaque

Symmaque (342-402/403) est originaire de Gaule. Ses titres publics et sa grande richesse, ajoutés à sa réputation d'éloquence, le conduisent à devenir le champion du Sénat romain païen en lutte contre les mesures religieuses prises par les empereurs chrétiens. En 382, il est banni de Rome par Gratien pour avoir protesté contre l’enlèvement de la statue et de l’autel de la Victoire. En 384, alors qu’il est préfet de Rome, il adresse à l’empereur Valentinien II une lettre l’adjurant de restaurer les anciens symboles. Cette lettre provoqua deux réponses de l’évêque de Milan, Ambroise, ainsi qu’une réfutation sous forme poétique de la part de Prudence. En 391, il devient consul ordinaire. Il meurt vers 402-403, en laissant derrière lui une réputation de grande probité et de bonté.

Jean-Pierre Callu

Universitaire ; Numismate ; Directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études, IVe section ; Membre de l'Institut, Académie des inscriptions et belles-lettres (élu en 1995)